Histoire

AU PREMIER SIÈCLE AVANT NOTRE ÈRE, LE MONT DOSNE


Les époques les plus anciennes de notre histoire n’ont pas laissé beaucoup de traces, à l’exception toutefois de la présence du Mont Dosne. Sur son sommet, un camp retranché (un “oppidum”) assurait, au 1er siècle avant notre ère, la protection de la voie gauloise venant de Bibracte (le Mont Beuvray) et se dirigeant au sud vers le Mont Dardon (G.R. 13 aujourd’hui). C’est à peu de distance du Mont Dosne qu’eut lieu, en 58 av. J.C., une grande bataille opposant les légionnaires romains de Jules César aux envahisseurs helvètes. Les historiens, envisagent trois sites au moins qui pourraient avoir été le théâtre de cette bataille déterminante pour l’avenir de la Gaule : Montmort, Luzy et Millay …

AU MOYEN-ÂGE, UN BOURG PROTÉGÉ PAR SON CHÂTEAU ET SON REMPART


Au XVe siècle, des remparts défendaient le Centre-bourg ; Il ne reste que celui qui longeait la rue des Fossés. On peut y retrouver deux tours de défense, dont la démolition a été stoppée au XXe siècle ; avant d’être restaurées, ces tours étaient qualifiées par les Luzycois de “mal coiffées”. Le “Grenier-à-sel”, dont les ressources ont permis l’édification de ces remparts, est encore visible au carrefour de la rue Diderot et de la rue Jean-Jacques Rousseau.
Du château reconstruit au XVe siècle, seul subsiste aujourd’hui le donjon. Les Luzycois le connaissent sous le nom de “Tour des Barons”, emblème de notre ville. Cette tour a été l’objet de nombreuses transformations depuis la deuxième moitié du XIXe siècle : les murs ont été rehaussés et un toit cônique surmonté d’un lanterneau a été installé. Le château a conservé aussi ses courtines (murailles) réunissant les tours de l’enceinte fortifiée ; contre elles, des maisons se sont installées, décalées de la muraille à l’ouest ou collées à elle au nord pour les plus récentes.

AU XVIIE SIÈCLE, DEUX ÉGLISES PAROISSIALES

A la fin du XVIIe siècle, Luzy possédait deux églises : la plus importante, l’église Saint-Pierre, a été touchée par la foudre le 10 juillet 1874 et il fallut la démolir complètement. Celle que nous voyons aujourd’hui a été reconstruite sur le même emplacement au début des années 1880. A l’intérieur de l’église, une dalle en marbre classée depuis 1903, l’Épitaphe du curé Simonnin, nous rappelle que les églises étaient aussi, jusqu’à la Révolution, des lieux de sépulture.
Avant la Révolution, existait une seconde église paroissiale, l’église Notre-Dame, située sur l’actuelle place du Maquis Louis ; elle est devenue, sous la Révolution, l’Hôtel-de-ville de Luzy et elle le restera jusqu’en 1867.

1867 : DEUX ÉVÈNEMENTS MAJEURS POUR L’AVENIR DE LUZY

L’hôtel de ville déménage ; il est installé encore de nos jours dans l’un des plus beaux hôtels particuliers de Luzy. D’abord résidence d’un petit aristocrate local, Nault de Champagny, le bâtiment était connu au moment de sa vente à la commune sous le nom de “Maison Saclier”. Après la chute du Second Empire, le premier maire républicain de la Troisième République, Xavier Garenne, mettra toute son autorité pour conserver les “Tapisseries d’Aubusson” qui embellissent aujourd’hui encore la salle des mariages.
En décembre 1867, Luzy se dote d’une gare, sur la nouvelle ligne de chemin de fer ”Nevers-Dijon”. Cette création est à l’origine d’un essor sans précédent des foires et marchés luzycois ; il existe alors un moyen rapide d’acheminer les bêtes (bovins et porcs) vers Paris et Lyon. Il faut donc créer un “champ de foire” de grande taille, suffisamment proche de la gare. Ce sera chose faite en 1877, sur l’ancien marécage de Palluau.
On retrouve encore aujourd’hui dans la commune des traces de la domination et de la richesse des grands propriétaires terriens. Ceux du XVIIIe siècle ont laissé des hôtels particuliers (Nault de Champagny, Ballard de la Chapelle). Ceux du XIXe siècle ont laissé des demeures de prestige (maison de Champvigy, maison Epinat, maison Coujard, maison d’Amfreville …)

AU XXE SIÈCLE, DE PROFONDES TRANSFORMATIONS URBAINES

Le début du XXe siècle est pour Luzy une “Belle Époque”. L’essor des foires et des marchés et les revenus de “l’industrie des nourrices” entrainent une amélioration du niveau de vie. C’est de cette époque que datent les maisons s’inspirant de “l’Art Nouveau”. L’utilisation de céramiques décoratives sur les façades et le goût pour la ferronnerie des balcons et des grilles se multiplient, de même que les carrelages en grès-cérame.
Au XXe siècle, les activités nées de la rivière disparaissent. Les moulins et les lavoirs perdent leur raison d’être, sans pour autant être détruits. Quant à la dernière tannerie, elle sera fermée en 1934 ; son bâtiment principal est aujourd’hui devenu un entrepôt de la coopérative agricole, avenue de la gare.
Tout au long de ce XXe siècle, les transformations urbaines s’accentuent, pour répondre aux besoins d’habitat, d’éducation, de services et de loisirs de nos concitoyens : nouveaux bâtiments scolaires, nouvelles postes (1908 et 1978), cinéma, salle des fêtes, marché couvert, Grande Halle, abattoirs, lotissements, logements sociaux, chaufferie biomasse …

 

PERSONNAGES LIES A LA COMMUNE

Lucien Philippe Gueneau (1832/1908), né à Luzy d’un père médecin dans cette ville, est un capitaine de cavalerie, écrivain, historien et homme politique français, membre fondateur puis président de la Société académique du Nivernais.
Il est sous-préfet de Château-Chinon en 1877, de Gex en 1881 puis maire de Luzy en 1884.
Il s’intéresse également à l’histoire locale du canton et publie de nombreux ouvrages et brochures historiques.
Nommé officier de l’Instruction publique en 1900, il reçoit la médaille commémorative de la campagne d’Italie de 1859.

Victor Gueneau (1835/1919), frère du précédent, né également à Luzy, exerce toute sa vie la profession de percepteur – receveur des finances, occupant des postes successifs à Luzy, Vandenesse, Clamecy, Loudun et Issoudun.
En 1896, à la retraite, il se retire à Nevers aux côtés de son frère et consacre son temps à l’histoire du Nivernais.

Louis Henri Dollet (1895/1944), médecin généraliste, capitaine au service de santé des armées, homme politique et résistant français.
Désigné maire de Luzy par le régime de Vichy en mars 1941, il met en place une politique de réconciliation entre Gauche et Droite et profite de son statut pour mener diverses actions de Résistances, souvent en lien avec les groupes déjà existants dans la région. Après un faux témoignage d’un jeune résistant, il s’offre en otage pour protéger sa ville de la destruction promise par l’occupant. Il est alors exécuté par la Milice Française, quatre jours plus tard, fin août 1944.

Arthur Young (1741-1820) est un voyageur et agriculteur britannique. Il entreprend trois voyages en France, entre 1787 et 1790. En Bretagne et à Rennes, il constate l’écart entre la noblesse et la roture, le mécontentement des nobles, la cherté de la vie… Il observe avec minutie ce pays étranger, et à chaque étape de son voyage, décrit les techniques agricoles, mais aussi les auberges, l’état des routes et celui de la population.
Auteur de nombreux ouvrages, il a de son vivant une grande renommée. Son Voyages en France, paru en 1792, livre des informations précieuses sur la France rurale.